Équipe Mobile de Soins Palliatifs

Activité clinique

En 2024, le nombre de nouveaux et nouvelles patient∙e∙s suivi∙e∙s par l’EMSP a augmenté de 2,5% (= nouvelles demandes), avec 9 patient·e·s de plus qu’en 2023, en légère progression continue depuis 2022.

Le nombre total de patient∙e∙s suivi∙e∙s a diminué de 5,2% avec au total 22 patient·e·s suivi∙e∙s en moins qu’en 2022. Vu la légère augmentation du nombre de nouvelles demandes, on aurait pu penser intuitivement que la durée moyenne de suivi aurait été plus courte, mais cela n’est pas le cas : la durée de suivi entre la demande et le décès a au contraire augmenté en 2024.

Le nombre de consultations (= visites auprès du ou de la patient·e et/ou des proches) a diminué de 2,2 %, avec 14 consultations de moins qu’en 2023.

À noter que la comparabilité des indicateurs de l’EMSP entre 2023 et 2024 est fiable, compte tenu de la migration du dossier patient des EMSP vaudoises vers le nouvel outil Pallibase ayant eu lieu le 1er janvier 2023.

Nombre de nouvelles/nouveaux patient·e·s
Nombre total de patient·e·s suivi·e·s
Nombre de consultations
Origine des demandes

Provenance des demandes de prestations adressées à l’EMSP

  • 43,8% provient du domicile
  • 39,9% provient des hôpitaux (lits A et réadaptation)
  • 10,3% provient des structures d’hébergement (EMS et institutions socio-éducatives)
  • 5,0% provient d’unités de soins palliatifs spécialisés (p.ex. Unité de soins palliatifs d’Orbe, et autres USP cantonales et extra-cantonales)
Origine des demandes des hôpitaux

Par rapport aux 185 demandes provenant des hôpitaux, on peut noter en particulier que :

  • 47% des demandes hospitalières (87) provient des eHnv
  • 23,8% des demandes hospitalières (44) provient de l’HIB
  • 12,9% des demandes hospitalières (24) provient du CHUV

L’EMSP du RSNB reçoit également des demandes de suivi de la part d’hôpitaux hors-secteur (p.ex. EHC Morges, HFR Fribourg, HRC).

Age des patient∙e∙s suivi∙e∙s

Répartition des patient·e·s par tranche d’âge

  • 12,4% : 64 ans et moins
  • 35,5% : entre 65 et 79 ans
  • 52,1% : 80 ans et plus
Temps entre la demande de suivi par l'EMSP et le décès du ou de la patient∙e

Temps entre la demande de suivi et le décès

Depuis le changement en 2023 du dossier patient des EMSP vers le nouvel outil Pallibase, cet indicateur important en soins palliatifs est mesuré : en effet, dans l’idéal, une intervention précoce de soins palliatifs est souhaitée pour permettre une anticipation la plus grande des problématiques aiguës.

On observe que les durées de suivi de plus de 6 mois ont augmenté fortement entre 2023 et 2024. Cela peut être expliqué par une sollicitation de l’EMSP plus précoce, ce qui est favorable pour anticiper au mieux l’accompagnement des patient∙e∙s.

Motifs de demande à l'EMSP

Le motif le plus fréquent de demande à l’EMSP est, de manière très prédominante, l’aide à favoriser le maintien à domicile, pour une évaluation globale, ainsi que pour un premier contact avec l’EMSP (en particulier en intra-hospitalier).

Un nombre significatif de demandes (= presque de manière hebdomadaire) concerne l’aide à l’élaboration du projet thérapeutique, dans des situations cliniques complexes où l’EMSP est appelée à clarifier des tensions éthiques, déontologiques voire médico-légales dans la prise en charge. Il n’y a en effet pas d’Unité d’éthique clinique dans le secteur du Nord vaudois ou de la Broye vaudoise (l’unité d’éthique clinique du CHUV n’intervenant pas hors secteur CHUV).

Autres activités réalisées par l'EMSP

  • Comme les années précédentes, l’excellente collaboration sur le plan clinique de l’EMSP avec tous les partenaires du Réseau Santé Nord Broye (hôpitaux, soins à domicile, …) continue à se vérifier en 2024.
  • Une nouvelle collaboration fructueuse a été établie avec les néphrologues de l’hôpital d’Yverdon durant l’année 2024 (Dre Seydtaghia et Dre Rosset), autour des situations de soins palliatifs néphrologiques, sous forme de consultations dans le cas de maladies rénales terminales encore non dialysées pour une aide à la prise de décision, lors de situations complexes où la poursuite de la dialyse est questionnée pour des raisons éthiques et déontologiques, et dans l’enseignement à l’équipe médico-soignante de dialyse.
  • La collaboration établie avec l’unité abC s’est intensifiée (unité anorexie-boulimie cantonale de l’hôpital de St-Loup) pour les situations de troubles du comportement alimentaire sévères réfractaires, dans la prise en charge palliative, dite ajustée, de ces patientes. Une présentation conjointe entre le Dr Tai et la médecin-cheffe somaticienne Dr Monney-Chaubert de l’unité abC a eu lieu en novembre 2024 à l’ensemble des deux unités abC hospitalière et ambulatoire, pour renforcer la sensibilisation des équipes.
  • L’intégration de la nouvelle accompagnante spirituelle, arrivée fin 2023 au sein de l’EMSP, a pu se faire de manière harmonieuse et progressive, tant pour le suivi des patient·e·s, que pour répondre aux besoins de l’Équipe.
  • Une part significative de l’activité clinique est dédiée à répondre aux urgences palliatives, qui sont toujours des urgences médicales palliatives (gestion de symptômes urgents, à domicile): on observe que l’effectif médical actuel, inchangé depuis 2020, ne suffit souvent pas pour répondre à ces demandes urgentes, d’autant plus avec un poste “hybride” du médecin et coordinateur de l’EMSP, dont les sollicitations médicales cliniques impactent le temps effectif de coordination/gestion de l’EMSP.
  • Sur le plan de l’enseignement, 21 cours de médecine palliative ont été donnés en 2024 par le Dr Tai de l’EMSP, auprès des médecins hospitaliers des Services de médecine des 5 hôpitaux de soins aigus et CTR, ainsi qu’au CPNVD. La réduction de l’offre d’enseignement a été décidée expressément, afin de pouvoir pallier l’augmentation des demandes d’interventions médicales de l’EMSP. Les 7 sujets suivants de médecine et soins palliatifs ont été proposés :
    • Introduction aux soins palliatifs + offre en soins palliatifs
    • Antalgie et opioïdes
    • Éthique et prise de décision thérapeutique
    • Dyspnée
    • Assistance au suicide/euthanasie/abstention thérapeutique
    • Atelier d’annonce de mauvaise nouvelle
    • Capacité de discernement
  • Poursuite de la participation de l’EMSP à la formation Fragilité de l’ASPMAD
  • Un soutien dans le fonctionnement de l’EMSP a été réalisé grâce à un coaching externe professionnel (Ph. Lauper de Prefix Sàrl), afin d’optimiser et harmoniser le fonctionnement au sein de l’Équipe qui avait été soumise à des tensions au début de l’année 2024.
Label QualitéPalliative
Qualité dans les soins palliatifs

L'Équipe

Les ressources humaines de l’EMSP sont inchangées depuis le 1er juin 2020 sur le plan médico-infirmier et de secrétariat.

  • Les ressources médicales sont de 1.2 EPT, à 2 médecins. L’un des médecins (Dr Tai, 0.7 EPT médical) a également le mandat de coordinateur de l’EMSP à hauteur de 0.3 EPT supplémentaires.
  • Les ressources infirmières sont de 2.6 EPT, à 4 infirmières.
  • Les ressources de secrétariat sont de 0.3 EPT.
  • L’accompagnante spirituelle complète l’EMSP, à hauteur de 0.2 EPT financé par les Eglises, depuis le 1er septembre 2023.

Les consultations cliniques auprès des patient·e·s ont été effectuées à :

  • 45,1% par une infirmière seule
  • 42,8% en binôme médico-infirmier
  • 12,0% par un·e médecin seul·e

Alors que les précédentes années, les consultations en binôme médico-infirmier ont régulièrement diminué, on constate une augmentation entre 2023 et 2024 (38,7% en 2023, 42,8% en 2024). Compte tenu de l’augmentation des interventions de l’EMSP, à ressources humaines inchangées depuis 5 ans, c’est plutôt bon signe, car un regard interdisciplinaire est un atout dans le domaine des soins palliatifs.

 

De même, depuis l’intégration d’une accompagnante spirituelle au sein de l’EMSP en septembre 2023, cela a permis un élargissement de l’offre dans le domaine spirituel, en parallèle au suivi médico-infirmier jusqu’à présent. Les interventions ont été réalisées :

  • 65,9% par l’accompagnatrice spirituelle seule
  • 34,1% en binôme – l’accompagnatrice spirituelle avec un·e médecin ou une infirmière de l’EMSP

2025 : renforcer les ressources médicales de l’EMSP pour répondre en partie à la demande

  • Suite aux négociations avec la Direction générale de la Santé (DGS) du canton de Vaud, le RSNB mettra au concours en 2025 un poste de médecin spécialiste en médecine palliative à 80-100%, pour répondre aux besoins de l’EMSP. Le nombre de consultations est pour ainsi dire stable, principalement en raison de l’impossibilité d’assurer plus de prestations cliniques avec l’effectif actuel.
  • En attendant le renforcement des ressources médicales, l’objectif est de maintenir des interventions cliniques et non-cliniques de la meilleure qualité et réactivité possible, auprès des partenaires et pour les patient·e·s.
  • L’intégration de l’accompagnement spirituel dans l’EMSP et auprès des partenaires se poursuit.
  • Vu le grand succès rencontré en 2017 et en réponse à la demande de plusieurs partenaires, une journée de formation pour les PRSP (Personnes Ressources en Soins Palliatifs) des institutions partenaires du RSNB sera organisée au printemps 2025.